Tango Cedrón est le portrait du musicien argentin Juan Cedrón qui, au début des années 1960, crée à Buenos-aires le Cuarteto Cedrón.
Guitariste, compositeur et chanteur, Juan Cedrón, construit un répertoire instrumental et chanté sur des rythmes de tango, avec les textes de poètes argentins contemporains (Julio Cortazar, Raúl González Tuñón, Jorge-Luis Borges, Juan Gelman, Roberto Arlt…) et des mélodies signées des grands maîtres du tango (Carlos Gardel, Anibal Troïlo, Osvaldo Tarantino, Osvaldo Pugliese, Horacio Salgan, Astor Piazzola…). Une musique syncopée avec les compositions du début du siècle, langoureuse avec celles des années 50 et dissonante avec les plus récentes.
Avec la complicité du chanteur espagnol Paco Ibañez, le groupe fait une première tournée en Europe en 1971. Puis, chassés par la dictature militaire, Juan Cedrón, sa famille et les musiciens du Cuarteto s’installent à Paris en 1975.
Le Cuarteto Cedrón va devenir un groupe mythique. Il est présent à toutes les manifestations et tous les concerts de solidarité avec les militants en lutte contre l’oppression et les dictatures, qui fleurissent en France jusqu’au début des années 1980. Il effectuera aussi de nombreuses tournées dans toute l’Europe et se produira dans la plupart des grandes salles parisiennes (Bobino, Salle Pleyel, L’Olympia (en 1988, avec Paco Ibañez), Théâtre de la Ville, TLP Dejazet, Sentier des Halles, New-Morning, Bataclan…).
Aujourd’hui le Cuarteto Cedrón est composé de cinq musiciens, les deux fils, Roman Cedrón à la contrebasse et Emilio Cedrón au violon, le neveu Manuel Cedrón au bandonéon, et l’ami de toujours, Miguel Praino, à l’alto.
A l’image des grands orchestres de bal argentins traditionnels des années 1940-1950, Juan Cedrón crée en 1998 La Típica, un orchestre composé de quatorze musiciens, avec un répertoire et des arrangements plus particulièrement adaptés à la danse.
Tango Cedrón raconte le cheminement de Juan Cedrón à travers sa musique (concerts du Cuarteto, de La Típica, de musiques traditionnelles argentines), des rencontres (avec Miguel Praino et avec l’ami espagnol, Paco Ibañez) et des séances de travail de répétition du groupe. Un cheminement dans le temps et dans l’espace. De l’Argentine à la France, de la musique traditionnelle argentine au tango moderne, du monde politique des années 1970 à celui d’aujourd’hui.