Ateliers
La première fois

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« Il n’y a que les premières fois qui comptent. »
(Boy Meets Girl - Léos Carax)

L’atelier a pour but de permettre à un groupe de jeunes de réaliser un film autour du thème de la première fois, ces premières fois qui ont marqué chacun d’entre nous et que nous ne pouvons pas oublier.

 Qu’il s’agisse de Georges Brassens qui exalte l’une de ces premières fois dans sa chanson La première fille : « Jamais de la vie / On ne l’oubliera / La première fille qu’on a prise dans ses bras (…) ».

Ou Léos Carax dans son film Boy meets girl, avec Alex (Denis Lavant) qui note sur une carte de Paris toute les premières fois de sa vie (naissance, premier baiser, premier larcin, première rupture, première tentative de meurtre…), en expliquant : « Il n’y a que les premières fois qui comptent ».

Rites de passage

Toutes ces premières fois nous font passer d’un âge à un autre, d’une occupation à une autre, d’un lieu à un autre, d’un objet à un autre, d’une représentation à une autre. Elles s’inscrivent dans une dimension autant temporelle que spatiale et constituent les rites de passages de nos sociétés modernes. Des « crises de la vie » qui marquent les rapports des individus avec eux-mêmes, mais aussi avec les autres et leurs milieux de vie.

En apparence, individuelles, les premières fois sont autant d’événements troublants qui structureront le groupe social, à condition que du sens et des liens puissent s’y rattacher.

Jeunes et vieux

Les jeunes changent parce que les temps changent. Mais les vieux ont aussi été jeunes et ils ont vécu aussi leurs premières fois qui ne sont pas sans rapport avec celles des jeunes aujourd’hui.

Dans nos villes, les adolescents ne se sentent aucun lien avec leurs aînés. Ils sont très peu en contact avec les personnes âgées de plus en plus souvent reléguées dans des maisons de retraites.

 Alors que les vieux ne sont plus accessibles pour leurs conter leurs expériences de vie, les jeunes sont écartés des processus de transmission et, ipso facto, nombre d’entre eux sont aujourd’hui confrontés à une quête désespérante de liens et de sens.

 Récits croisés

Dans le travail de l’atelier, dans un premier temps, les jeunes raconteront chacun à leur tour, le souvenir d’une première fois qui a marqué leur vie : « la première fois où j’ai entendu l’enregistrement de ma voix ; la première fois où j’ai vu un mort ; la première fois où j’ai eu mon propre téléphone mobile ; la première fois où j’ai vu la mer ; la première fois où j’ai compris que j’étais différent des autres ; la première fois où j’ai été amené au poste de police ; la première fois où j’ai bu de l’alcool ; la première fois où je suis entré dans une salle de cinéma ; la première fois où je me suis maquillé ; la première fois où j’ai marqué un but ; la première fois où j’ai reçu de l’argent en échange d’un travail… ».

Dans un deuxième temps, les jeunes iront à la rencontre de personnes âgées qui leur raconteront à leur tour une première fois qu’ils n’ont jamais oubliée.

Par ces récits croisés, il s’agit de permettre aux jeunes d’exister en tant que personnes vivant des expériences qui sont à la fois individuelles mais aussi communes à chacun d’entre nous, aujourd’hui comme hier.

En racontant sa première fois aux autres personnes de son âge, le jeune donnera non seulement du sens à son expérience, mais l’inscrira entre liens et séparations, identité et altérité, communion et différence.

Les récits se feront d’abord sous forme orale, puis chacun devra traduire son histoire sous forme écrite.

Une fois que chacun aura construit le récit de son expérience, le groupe des jeunes ira demander aux aînés de lui conter leurs premières fois, en se plaçant dans un processus d’identification, de filiation et de recherche de liens et de sens.

L’ensemble de ces histoires fera ensuite l’objet d’un travail collectif de mise en forme cinématographique.

Un film documentaire

Tout en favorisant la rencontre entre des jeunes et des personnes âgées, l’atelier permettra aux jeunes, impliqués dans le processus de fabrication d’un film, de vivre une expérience artistique.

A travers la réalisation d’un film, l’objectif de l’atelier est de permettre à un groupe de jeunes de réaliser un projet collectif dans la durée, de les initier au langage et à la technique de l’audiovisuel, de favoriser l’expression individuelle, de donner à chacun une place définie dans un groupe de travail et de leur apprendre à travailler en équipe.

Accompagné tout au long du travail par un professionnel du cinéma, chaque jeune, selon son désir, sa motivation et son engagement occupera une place aussi bien dans l’équipe de tournage que devant la caméra.

Les histoires de premières fois racontées par chacun des jeunes ; la lecture des récits qu’ils auront écrits ; la scènarisation de certains passages de leurs histoires ; la rencontre entre jeunes et vieux ; Les histoires de premières fois racontées par des vieux… constitueront autant de matériaux destinés à l’élaboration et la fabrication du film.

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